Parmi les monuments emblématiques du site que visitent chaque année les touristes, se trouve la tombe de l’artisan Pached. Elle est l’une des tombes les mieux conservées et possède encore son décor peint d’origine qui traduit les préoccupations des anciens Égyptiens pour leur vie après trépas. On pénètre dans cette tombe par un petit escalier étroit qui mène au caveau où se trouvait le corps de la momie, aujourd’hui disparu. L’entrée est protégée par deux représentations du dieu chacal Anubis, le dieu de la momification, étendu au-dessus de la tente de purification où était réalisé l’embaumement du mort.

Sur le mur du fond, Osiris, est assis en majesté devant la montagne de Thèbes. Devant lui, un génie-gardien de l’au-delà tient deux torches allumées afin d’aider Pached à retrouver son chemin dans l’obscurité et lui permettre de rejoindre le royaume d’Osiris. D’autres scènes représentent les membres de la famille de Pached. Ses grands-parents, ses parents, et sa descendance sont ainsi figurés dans sa demeure d’éternité de manière à ce qu’il conserve près de lui et pour toujours la souvenir des êtres qui ont compté durant sa vie terrestre.

En Égypte ancienne, le corps momifié était placé dans un sarcophage. En général, ils étaient en bois, mais celui de l’artisan Pached était en pierre. C’est le seul de ce type qui a été retrouvé à Deir el-Médina pour cette époque. Les parois intérieures et extérieures étaient couvertes de formules et de scènes funéraires. Ce sarcophage était encore en place lorsque la tombe est découverte au milieu du 19ème siècle. L’explorateur à l’origine de cette découverte en a fait un croquis qui est le seul témoignage de son agencement à l’intérieur du caveau. Il se trouvait à l’origine placé au pied d’Osiris, sous la protection du dieu.

Peu de temps après, le sarcophage a été débité en plusieurs fragments qui ont ensuite été dispersés à partir de 1930 et perdus pendant presque 100 ans. Ce n’est que récemment que plusieurs d’entre eux ont été retrouvés dans un des magasins de stockage des objets archéologiques du Ministère égyptien des antiquités.

Grâce à d’anciennes photographies et des documents d’archives conservés à l’IFAO, il est possible de reconstituer ce monument funéraire, le restaurer et le remettre à sa place d’origine afin qu’il soit visible par le public qui visitent la tombe.