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La géo-archéologie

Les roches sont omniprésentes dans le monde des artisans de Deir el-Médina : les pierres des statues, le calcaire des ostraca et des sièges des chapelles, l’argile des poteries, les pigments, les enduits… Elles sont aussi l’ossature des paysages qu’ils habitent et le substrat diversifié de calcaires, marnes (tafla), conglomérats et brèches, dans lequel sont fondées leurs maisons et leurs tombes… Le géo-archéologue s’emploie notamment à y reconnaitre la source des matériaux mis en œuvre, les risques géologiques qu’ils comportent ainsi qu’à y révéler les marques de l’adresse des tailleurs de pierre.

Travail de la roche par les tailleurs de pierre : mise à profit de la stratification par éclats obliques et dégagement d’un silex par burinage. Tombe inachevée (dite « aux autruches »). Cliché CD- 2013.

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Vue des effondrements du plafond de la salle longue de la TT216 reliés à la structure du calcaire (diaclases et stratification). La largeur de la salle est de 2,30m environ. Cliché CD.

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Le Calcaire de Thèbes qui surplombe le village de Deir el-Médina au nord est singularisé par les longues diaclases ondulantes emblématiques du site. Cette particularité géologique avait frappé les artisans de la tombe qui l’associaient au
culte d’Hathor dans une image qui a perduré au-delà de l’existence de la communauté (en encadré l’exemple de la TT 45). Les études géo-archéologiques en cours vise notamment à expliquer la formation de cette structure unique. (Clichés CD).

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La dualité majeure du substrat du site de Deir el-Médina, partagé entre le Calcaire de Thèbes et les Marnes d’Esna, est
flagrante dans le secteur ouest de la nécropole nord (zone de la « cascade »). Les marnes dont la stratification apparaît
derrière la tombe TT8 de Kha (1), forment le substrat du village au sud (à gauche en contrebas). Les diaclases ondulées du
calcaire sont ici vues en coupe -l’une d’elles est soulignée en 2. On note qu’elles tendent à être perpendiculaires à la
stratification, révélée à cette échelle d’observation, par les Marnes d’Esna derrière la tombe de Kha (alternance calcaire-
marne des Marnes Calcaires de El-Qurnah). (Cliché CD).

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Les Marnes d’Esna recèlent de nombreux nodules d’hématite (oxide de fer, Fe 2 O 3 ). Par broyage, ils fournissent une poudre rouge sang utilisé comme pigment par les artisans de Deir el-Médina.
Ceux-ci proviennent de la « vallée des couleurs » toute proche du village, mais il est aisé d’en récolter dans les marnes sur le site lui-même.( Cliché CD).

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Coupe géologique simplifiée de la succession paléocène-éocène de la montagne de Thèbes. Les terrains structurant les paysages de Deir el-Médina sont mis en évidence. Le village lui-même repose sur les Marnes d’Esna (Mbr d’El-Mahmiya). La falaise qui le surplombe est essentiellement constituée par l’unité A du Calcaire de Thèbes (CT1). Indication des étages et séries géologiques,
E/P : Paléocène-Eocène ; Y/T : Thanétien-Yprésien ; L/Y : Lutétien-Yprésien. (CD2023).

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Vue du sud de la nécropole dont le substrat géologique est formé par les Brèches de Deir El-Médina troisième composant essentiel d’âge quaternaire du substratum du site. Les brèches constituées de débris provenant de la montagne sont ici discordantes sur les Marnes d’Esna (masquées par les terrasses, mais visibles de place en place). Le Conglomérat à blocs (BC) est superposé au Conglomérat stratifié (SC). Dans ce dernier (SC), sont creusées, par exemple les TT214, 2 et 2B, et dans le précédent (BC), notamment les TT1126 et 213. La relative régularité des façades des premières contraste avec l’aspect dégradé des façades des secondes sur lesquelles on aperçoit en outre de gros blocs faisant saillie (TT1126). (Cliché CD).

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